Avez-vous déjà eu cette sensation désagréable et étrange d’un goût métallique persistant dans la bouche ? Comme si vous veniez de sucer une pièce de monnaie ou de mordre dans de l’aluminium ? Ce phénomène, plus fréquent qu’on ne le pense, porte un nom : la dysgueusie, ou parageusie. Si cette altération du goût peut être déstabilisante, pas de panique ! Dans la plupart des cas, les causes sont anodines et facilement remédiables. Cependant, il arrive que ce symptôme soit le signe de problèmes de santé plus sérieux, d’où l’importance d’en identifier l’origine pour trouver la solution adaptée. Découvrez dans cet article tout ce qu’il faut savoir sur le mystérieux goût de fer dans la bouche.
Un problème d’hygiène bucco-dentaire ?
Une mauvaise hygiène dentaire est l’une des causes les plus courantes du goût métallique en bouche. Lorsque vous négligez le brossage, les bactéries prolifèrent allègrement dans votre cavité buccale. Elles s’installent sur vos dents, vos gencives, votre langue, provoquant inflammation, caries et mauvaise haleine. Le fameux goût de fer n’est alors pas loin !
Regardez attentivement votre langue dans le miroir. Si elle est recouverte d’un enduit blanchâtre, c’est que des débris alimentaires et des bactéries s’y sont accumulés. Cet amas de « déchets » est un véritable nid à mauvais goût.
Heureusement, de simples gestes d’hygiène bucco-dentaire suffisent généralement à chasser ces squatteurs indésirables. Brossez-vous soigneusement les dents au moins deux fois par jour, pendant deux minutes. N’oubliez pas le fil dentaire pour aller déloger les résidus coincés entre les dents. Vous pouvez compléter par un bain de bouche et l’utilisation d’un gratte-langue.
Adopter ces bonnes habitudes au quotidien est la meilleure prévention contre le goût métallique causé par un manque d’hygiène. Vos papilles gustatives et votre haleine vous remercieront !
Médicaments et traitements en cause
Vous suivez un traitement médical et vous avez l’impression de manger des couverts en métal à chaque bouchée ? Vérifiez la notice de vos médicaments : le goût métallique figure peut-être dans la liste des effets secondaires !
C’est notamment le cas de certains anti-inflammatoires, antibiotiques ou encore antihistaminiques. Ces molécules peuvent perturber temporairement vos récepteurs gustatifs et vous laisser cet arrière-goût ferreux en bouche.
Les patients sous chimiothérapie ou radiothérapie sont aussi fréquemment concernés. Ces traitements lourds endommagent les cellules à l’origine du goût et de l’odorat, provoquant une modification de la perception des saveurs. Un désagrément qui vient s’ajouter aux autres effets secondaires bien connus comme la perte de cheveux ou la fatigue.
Si votre traitement est à l’origine de votre parageusie et que cela devient trop inconfortable, n’hésitez pas à en parler à votre médecin ou votre oncologue. Il pourra éventuellement ajuster les doses ou changer de molécules si des alternatives existent. Vous aurez peut-être aussi droit à quelques conseils pour atténuer cet effet indésirable le temps du traitement.
Carences ou excès en vitamines et minéraux
Nos petites cellules gustatives sont de véritables divas, très sensibles au moindre déséquilibre en vitamines et minéraux ! Une carence importante en vitamine B12 peut par exemple perturber leur fonctionnement et donner lieu à un goût métallique persistant.
À l’inverse, certains oligo-éléments sont néfastes pour le goût lorsqu’ils sont consommés en excès. C’est le cas du fer, du cuivre et du zinc. Les personnes qui prennent des compléments alimentaires contenant ces minéraux doivent être vigilantes aux doses. Un surdosage pourrait non seulement modifier le goût, mais aussi avoir des conséquences plus graves sur la santé.
Le mieux est donc de demander conseil à un professionnel de santé compétent, comme un médecin nutritionniste, avant de vous supplémenter. Il pourra évaluer vos besoins réels et vous orienter vers une formule et un dosage adaptés.
Mais le plus important pour éviter les carences comme les excès reste d’avoir une alimentation la plus équilibrée et variée possible. En consommant chaque jour des fruits, des légumes, des féculents, des protéines et des bonnes graisses, vous apportez à votre corps tous les nutriments essentiels à son bon fonctionnement… et à la saveur de vos petits plats !
Allergies, rhume, tabac : des facteurs insoupçonnés
Le goût métallique en bouche n’épargne pas les personnes souffrant d’allergies saisonnières. En effet, lors d’une crise, l’inflammation des fosses nasales perturbe considérablement l’odorat. Or, on estime qu’environ 80% de nos perceptions gustatives dépendent en réalité des arômes détectés par notre nez ! Pas étonnant donc que votre steak ait un vague goût de fer rouillé pendant la saison des pollens.
Même constat en cas de rhume. Lorsque votre nez est bouché, les composés aromatiques des aliments peinent à atteindre vos récepteurs olfactifs. C’est comme si on appuyait sur le bouton « mute » de votre odorat ! Sans l’apport de ces précieuses informations, vos papilles gustatives se retrouvent déboussolées et vous avez l’impression de manger du carton.
Aussi surprenant que cela puisse paraître, le tabac a lui aussi une influence néfaste sur le goût. Les nombreuses substances chimiques inhalées à chaque bouffée, ainsi que la fumée elle-même, viennent altérer vos récepteurs gustatifs à long terme, laissant un désagréable goût âcre et métallique en bouche. C’est pourquoi de nombreux fumeurs retrouvent des sensations gustatives beaucoup plus riches et développées quelques semaines seulement après avoir écrasé leur dernière cigarette ! Voilà une bonne raison de plus d’arrêter de fumer.
Si votre parageusie est liée à des allergies, la solution est évidemment de traiter la cause, en suivant les recommandations de votre allergologue (antihistaminiques, désensibilisation…). Une fois le nez débouché et l’inflammation calmée, le goût devrait revenir à la normale.
Le rôle du stress, des hormones et de la grossesse
Vous pensez que votre cerveau et vos papilles n’ont rien à voir l’un avec l’autre ? Détrompez-vous ! Votre état psychologique influence grandement vos perceptions gustatives. En période de stress ou d’anxiété, votre corps sécrète des hormones comme le cortisol et l’adrénaline pour vous aider à faire face. Mais ces substances peuvent aussi perturber le fonctionnement de vos récepteurs du goût et vous laisser cette saveur métallique en bouche.
De la même façon, les bouleversements hormonaux qui accompagnent la grossesse ont des répercussions étonnantes sur les sens. Aversions soudaines pour certains aliments, hypersensibilité aux odeurs, modification du goût… Un véritable chamboulement gustatif qui explique que de nombreuses femmes enceintes se plaignent d’un goût de fer persistant. Si ce phénomène est sans danger pour la santé de la mère et du bébé, mieux vaut tout de même en parler à son gynécologue en cas de gêne importante, ne serait-ce que pour être rassurée.
Face au goût métallique en bouche causé par le stress chronique, certaines techniques de relaxation comme la méditation, la cohérence cardiaque ou le yoga peuvent vous aider à retrouver votre équilibre émotionnel et vos sensations gustatives naturelles. N’hésitez pas à vous faire accompagner par un professionnel si besoin.
Et si c’était plus grave ? Maladies et intoxications
Si le goût de fer dans la bouche est souvent sans conséquence, il peut parfois être le symptôme de maladies plus sérieuses. Certaines affections chroniques comme la maladie de Parkinson, le diabète, les AVC ou encore la démence sont en effet fréquemment associées à des troubles du goût et de l’odorat.
Des lésions nerveuses ou des tumeurs touchant les régions cérébrales impliquées dans les perceptions gustatives et olfactives peuvent aussi être en cause. La dysgueusie est alors un signe d’appel qui doit alerter et conduire à des examens plus poussés.
Dans de rares cas, une intoxication aux métaux lourds comme le mercure ou le plomb, par inhalation de vapeurs ou ingestion de résidus, peut attaquer votre système nerveux et se manifester par un goût métallique en bouche. D’autres symptômes comme des nausées, des vertiges, des maux de tête ou une grande fatigue viennent généralement compléter le tableau clinique. En cas d’exposition avérée ou fortement suspectée, une consultation médicale s’impose pour une prise en charge rapide.
De façon générale, si votre goût métallique ne s’explique pas par une cause bénigne comme celles mentionnées précédemment et qu’il s’accompagne d’autres symptômes inhabituels, n’hésitez pas à consulter votre médecin. Mieux vaut prévenir que guérir !
Conclusion
Au terme de cet article, vous l’aurez compris : les causes d’un goût de fer dans la bouche sont nombreuses et variées. D’une simple négligence dans votre hygiène bucco-dentaire à un effet secondaire médicamenteux en passant par des carences nutritionnelles, du stress chronique ou encore des pathologies plus graves, les coupables potentiels ne manquent pas.
Certaines mesures de base comme un brossage régulier des dents, l’utilisation de fil dentaire et de bains de bouche, combinés à une alimentation équilibrée, contribuent souvent à faire disparaître cette sensation désagréable.
Si vous suivez un traitement médical et que ce goût métallique devient gênant, parlez-en à votre médecin. Il pourra peut-être ajuster vos médicaments pour en atténuer les effets secondaires.
Enfin, si malgré tous vos efforts le goût ferreux persiste ou qu’il s’accompagne d’autres symptômes préoccupants, une consultation s’impose pour identifier une éventuelle cause sous-jacente plus sérieuse et mettre en place une prise en charge adaptée.
Avec les bons réflexes et un peu de patience, vous devriez pouvoir vous débarrasser de ce goût métallique et renouer pleinement avec le plaisir gustatif. Vos papilles n’attendent que ça !